Cet article s'intéresse aux soins des étrangers (sans-papiers, demandeurs d'asile...) atteints de cancer. Il insiste sur les obstacles administratifs rencontrés par ces patients, un parcours de soins où se rencontrent politiques d'immigration et contraintes organisationnelles et financières des établissements de santé.
Partant d'une sociographie sur un quartier de peuplement social rennais, ce texte restitute les mondes métis superposés, les lieux d'exil mais aussi les passages "médiatisés" des frontières permettant de quotidiens retours vers les patries des origines, les immersions culturelles indispensables. Nullement schizoïdes, ces escapades n'interdisent pas aux émigrés d'entreprendre, dans ces mêmes pratiques quotidiennes, l'approvisonnement des espaces débouchant sur l'émergence de cités culturellement autres. Ceci n'est pas sans araser en partie les arêtes d'une ville européenne d'exil, non familière et stimuler des regroupements affinitaires. Les conditions d'attribution et de refus des offres mais aussi des modifications des marchés de logement social, des aspirations fortes des exilés à trouver des conditions positives d'insertion sont analysées. Et puisqu'un grand ensemble au sud de la ville accueille de nombreuses entreprises et associations d'émigrés, des manifestations festives, on comprendra mieux comment on peut être "étrangers" dans la ville. (résumé de la publication)
La question des mariages forcés apparaît aujourd'hui fortement dans le champ thématique institutionnel, " des violences faites aux femmes issues de l'immigration ", nées en France ou nouvellement arrivantes. L'annonce d'un " risque matrimonial ", selon lequel 70 000 mineures seraient menacées de mariages forcés, projection démographique discutable, avancée par le secteur associatif, n'est pas sans effet. C'est dans ce contexte que l'auteure examine la validité de la distinction sociologique entre mariages arrangés et mariages forcés avec pour toile de fond, la problématique du consentement, ou de la contrainte avérée. Le postulat énoncé est que ce risque a des conséquences majeures sur la question de l'entrée du séjour des étrangers, précisément parce que le mariage est un mode d'entrée légal en France, mais également du point de vue des processus d'intégration et des constructions identitaires des " victimes " et des " auteurs " potentiels. Le dépouillement exhaustif des données publiques constitue la trame méthodologique des investigations, sur la base d'une part, de l'expérience militante des associations de femmes, d'autre part de l'arsenal juridique et pénal. Ces données sont complétées par des entretiens semi directifs auprès d'acteurs de terrain dans le contexte rennais. La difficulté à se reconnaître comme victimes, entre endogamie culturelle et repli identitaire, ne permet pas de conclure que la majorité des mariages arrangés par les familles puissent être qualifiés de mariages forcés ni vécus comme tels par les jeunes filles.
Etude des migrations turques en Bretagne envisagées non comme une photographie de la seule "communauté turque" mais comme un ensemble d'interactions entre des migrants et les membres de leur société d'accueil.
Comment certains groupements d'étrangers fournissent-ils de "mauvaises" réponses aux attentes des pouvoirs publics qui requièrent leur participation ?; La solution serait à chercher dans des logiques d'action qui communiquent peu ou mal. D'un côté une logique normalisatrice ou une politique d'intégration qui ne livre pas ses règles ; de l'autre des leaders qui jouent leur identité dans cette valeur refuge que constitue l'associatif. Sans distanciation, la logique biographique envahit la logique associative alors incapable de percevoir les exigences objectives de ses environnements. (Résumé de la revue)
L'auteur raconte l'arrivée des Boat-people venant du Sud-Est asiatique : les problèmes d'intendance, de cohabitation des cultures. France Terre d'Asile est chargé de coordonner les conditions d'accueil de plus de 150 000 personnes, sur une période de dix ans, de 1975 à 1985.
En France, une distinction tant juridique qu'émotionnelle est faite entre les réfugiés et les immigrés ; exemple des réfugiés lao à Rennes.
Le tournant «pluriel» des années soixante, conjugué à la récession économique, a fait surgir en France plusieurs types de questions. Ainsi, on perçoit chez les autorités politiques une tentative de prise en considération d'une certaine pluralité, tentative contrebalancée par une volonté de repli nationaliste français, de retour à l'assimilation (quand elle est jugée possible) et d'exclusion. Une autre interrogation concerne l'identité. L'auteur traite de l'exemple particulier des Cambodgiens installés en France (Ille-et-Vilaine, Rennes).
L'auteur mène une comparaison entre les modes d'organisation collective et les transformations de l'identité des immigrés lao dans deux contextes nationaux et trois contextes urbains différents. Elle montre le poids des traditions nationales et des histoires municipales dans la constitution des groupes ethniques et les modes d'expression de l'ethnicité.
Cet ouvrage dresse un tableau complet de la situation des Tsiganes en France : aspect culturel, économique, évolution du statut, protection sociale, problème du stationnement, rôle des collectivités locales. Des exemples d'aménagement de terrain sont pris à Angers, Laval, Nantes, Rennes, ainsi qu'à Romainville.
Les auteurs cherchent à qualifier des processus mettant en relation les quartiers centraux revalorisés avec d'autres espaces urbains. Il s'agit donc d'identifier des trajectoires familiales qui ont pour point de départ un quartier central revalorisé et de montrer en quoi celles-ci sont significatives de nouveaux positionnements entre fractions de parc : en particulier comment l'accueil des populations défavorisées s'est transféré sur d'autres espaces urbains.
Après avoir posés certains problèmes quant aux conditions d'accueil et d'insertion des demandeurs d'asile en France, l'auteur, au regard de l'expérience du Centre Provisoire d'Hébergement (CPH) en France (Ille et Vilaine, Rennes), expose les solutions mises dans cette région afin de faciliter l'insertion des réfugiés. Sont notamment vus : les différentes aides fournies en matière de formation, l'insertion professionnelle, le logement.
L'article aborde trois niveaux d'appréhension de la réalité rennaise dans la perspective des relations interethniques : une pluralité d'origines nationales avec des collectivités ethniques minoritaires ; l'existence de plusieurs associations françaises menant tout un travail auprès des migrants et ouvrant de cette façon à un amoindrissement de la situation minoritaire ; le politique de la ville ayant à la base un pluralisme prudent inspiré des droits de l'homme. L'interactin entre ces trois niveaux permet d'assurer une dynamique pluraliste de la ville de Rennes.
Cette étude apporte des éléments d'information sur le devenir des réfugiés et demandeurs d'asile après leur sortie du Centre Provisoire d'Hébergement (CPH) en France (Loire-Atlantique, Nantes), Limoges et Rennes.